En ce moment de nouvelle lune, en ce moment de la descente vers l’obscurité de l’hiver, nous pouvons nous connecter avec ce que les anciens appelaient la déesse sombre ou le féminin obscur.
Je tiens à préciser que le féminin sombre n’est pas du tout la même chose que le féminin blessé ou déformé.
Ce que j’entends par le féminin déformé, c’est en quelque sorte l’opposé du féminin sacré. Si je devais définir avec quelque simple mots ce que le féminin sacré peut signifier, en tout cas pour moi, et dans le Womb Work, le travail d’éveil et de guérison de notre espace sacré utérus, la matrice médecine, le féminin divin, c’est un état de complétude, c’est un état où on a l’accès à une plénitude antérieure, accès au 100% de notre énergie vitale, créative. Accès à la sagesse de notre corps, un état où on habite pleinement notre corps, où on est des réceptacles, des vaisseaux qui portent notre propre lumière et notre pouvoir qui sont infinis.
Et le féminin déformé, c’est le résultat des blessures qu’on a accumulées en tant que personne mais aussi en tant que société tout au long de notre vie mais aussi des blessures et des traumatismes intergénérationnels. Ce féminin déformé, ce féminin blessé devient la base de notre façon de vivre, de créer, d’aimer, de fonctionner lorsque le féminin divin, qui lui est ancré, complète est connectée à la plénitude intérieure, a été envahi, déshonoré, violé, violenté ou a expérimenté ou vécu toutes sortes de petits ou grands traumatismes au niveau physique, émotionnel, énergétique et spirituel, bref quand il a été fragmenté, brisé.
Pour revenir au féminin obscur, sombre contrairement au féminin blessé, il s’agit d’un aspect naturel de la spiritualité féminine. Lorsqu’on travaille avec le concept de la nature cyclique de l’énergie féminine, on gagne la compréhension de l’importance d’honorer et d’accueillir dans nos vies ce constant jeu entre la lumière et l’obscurité, le jour et la nuit, la vie et la mort, comme vraiment un cycle divin, le cycle d’existence universelle.
L’essence féminine est cyclique, est le principe féminin va main dans la main avec le avec cette réalité. Notre énergie féminine passe par des phases où elle est dans la lumière, où la vie s’épanouit, où on entre dans nos énergies reproductives et la puissance sexuelle, et ces énergies là sont représentées par les archétypes de la jeune fille, les archétypes de la mère,
mais ensuite il y a cette autre moitié du cycle, où l’”nergie féminine fait en quelque sorte le mouvement opposé, et on entre dans la phase obscure et descendante de l’enchanteresse pour arriver à la phase de la vieille femme sage, qui en fait pourrait être représentée par l’image d’une femme qui est déjà après la ménopause, et qui est en train de devenir, en train de naître, à sa pouvoir spirituel, à sa sagesse, mais évidemment il y a un affaiblissement, diminution de son pouvoir physique et de son pouvoir sexuel.
La déesse sombre, l’énergie du féminin sombre, il représente cette partie du cycle où on relâche nos liens avec la vie et le monde physique, et où on se retourne plus vers le monde qui est au-delà du seuil, vers le monde spirituel, et où on peut sentir la connexion avec ce qui est invisible, ce qui est au-delà de ce monde manifesté, ce qui est vraiment la source.
Périodiquement, nous sommes appelée à revenir dans les bras accueillants de la Déesse sombre qui nous invite de nous délester de tout le superflux, toutes les histoires que l’on se raconte et nous invite à revenir à la source universelle, la pure potentialité où tout naît et dans laquelle tout retourne. Cette source, que l’on appelle aussi la lumière noire qui est cachée, mais est sous-jacente à toute l’expérience visible.
Et dire oui à cette facette de notre énergie féminine, à cette qualité-là, c’est dire oui à la dualité de notre vie, et c’est accepter, embrasser, tenir compte de toutes les phases de notre vie, de tous les stades de l’existence et de cycles, ceux qui sont visibles, mais aussi ceux qui sont invisibles.
Ce qui nous est arrivé, culturellement mais surtout avec l’arrivée de certaines religions c’est qu’on a démonisé cette partie-là du féminin, de l’expérience humaine et on nous a appris à en avoir peur.
L’hiver tout comme chaque moment des menstruations; peut être une belle opportunité pour toi d’explorer la vraie valeur de l’obscurité, de ce qui est caché, de l’invisible, du silence et de cet espace de rien, de l’entre deux où ce qui est connu disparaît mais le nouveau n’a pas encore pris sa forme et il nous est demandé de simplement demeurer avec ce qui est et profiter des ces moments pour nous reconnecter à l’essentiel, nous reposer, restaurer nos forces.